Dominique Alcantar vit dans un village du Gatinais, au milieu des champs, où ciel et terre se côtoient. C’est là qu’il travaille à des œuvres dont la finalité est d’honorer les lieux pour lesquels elles ont été créées.

De la gravure, dont il a appris la technique aux Beaux Arts de Paris, puis à la peinture et enfin aux plastiques modelés, sa quête n’a jamais cessé d’être la même, celle de la lumière.

Lumière qui naît de la profondeur du noir, en gravure.
Lumière qui irradie dans le champ infini de la couleur libérée de toute figuration et de toutes limites. Lumière spectrale des plastiques froissés et superposés.

Dire la lumière, à moins que cela ne soit la réfléchir, place Alcantar dans une tradition dont il se réclame l’heureux et modeste héritier.

Son parcours l’a amené à se nourrir tout à la fois du dépouillement de l’art cistercien et de la splendeur des vitraux de Chartres, de Rembrandt et de Vermeer, de Chardin, dont il vénère les natures mortes pour leur présence silencieuse et de toute une lignée d’artistes qui, aux XXème siècle, ont pris le partit d’affranchir la peinture de toute représentation pour lui préférer “l’intensité de la présence quand elle répond à l’extension du vide” (Pierre Schneider).

Surtout laisser le champ libre à la couleur et veiller à l’effacement de celui quiœuvre pour la lumière et son rayonnement. L’humilité du peintre n’est pas seulement un trait de son caractère: c’est la condition même de l’épanouissement de son art.

Pauline Pons